L'étymologie de ces deux villages est différente selon le Larousse, le Littré ou le Robert, mais les définitions se rejoignent.


EVETTE

En 1304 la localité consistait en quelques habitations disséminées sur un terrain marécageux (le Malsaucy était déjà connu), formée d'un ensemble de hameaux. Elle devint une grande mairie dont dépendaient : VALDOIE, ELOYE, FORCHELON (disparu depuis) et ESSERT. On y cultivait l'avoine, le seigle, le sarrasin, la navette et le colza.

(Forchelon existait encore en 1347. On retrouvait en 1913 des vestiges entre Essert et Cravanche).

A la succession de Renaud de Bourgogneun partage eut lieu en 1347 au château d'Altkirch. Dame Jeanne de Montbéliard, fille aînée de Renaud défunt, partage son héritage (3 ans avant sa mort) entre ses quatre filles,Jeannne (dite Jeannette pour la distinguer de sa mère), Ursule, Alix et Marguerite.


Le Rosemont (cité pour la première fois comme division territoriale) échoit à Jeanne de Ferrette, duchesse d'Autriche épouse d' Albert II d'Autriche. EVETTE et SALBERT passent sous l'emprise des Autrichiens pendant plus de deux siècles.

Le 28 juin 1636, Louis de Champagne, comte de la Suze prend BELFORT et sa région aux Autrichiens. Il profite peu de sa victoire, devenu Seigneur de Belfort, il mourut le 24 septembre de la même année à Montbéliard.

A son fils Gaspard de Champagne, qui avait combattu avec son père, Louis XIII donne la Seigneurie de BELFORTet du Rosemont. En 1545, il épouse Henriette de Coligny, poétesse à ses heures composant à la source deBermont. Le traité de Wesphalie en 1648 prévoit le rachat des droits seigneuriaux de la maison d'Autriche par le Roi de France.

En janvier 1658, Louis XIV, par lettres patentes datées de Toulouse, donne à son cher cousin, le Cardinal de Mazarin, BELFORT et le Rosemont. Celui-ci devint Seigneur de Belfort et de Rosemont, donc possesseur d'Evette, de Salbert et du Malsaucy (Malsaussé). Il met en valeur l'étang et le fait communiquer avec l'étang des Forges à Belfort. La forge a été installée en 1643 par le Comte de la Suze. On y fabriquait pour la région des ustensiles de ménage, serrurerie, du matériel agricole, etc... Ceci était justifié par l'arrêt des approvisionnements autrichiens, spécialistes surtout en matériels agricoles (faux de Styrie). En période de sécheresse le Malsaucy alimentait l'étang de la forge par le Verboté, la Savoureuse et le canal du Martinet, d'où le droit d'eau au cours des siècles en faveur des usines, de l'armée et encore en usage de nos jours.

En 1983, en période sèche, l'usine SAMICA de Valdoie pompait à la jonction du Verboté et de la Savoureuse et refoulait l'eau à son usine. L'opinion a prévalu que le Malsaucy était implanté sur un terrain marécageux, ce n'est pas rigoureusement exact. A sa partie nord, ne voyait-on pas il y a quelques années, en période de sécheresse et au moment de la pêche, des vestiges d'une voie romaine. Serait-il trop hasardeux de faire un rapprochement avec la bataille de César et Arioviste (58 avant Jésus-Christ) et le camp romain qui se trouvait à la place du Fort de Giromagny ? Le Cardinal de Mazarin ne reste pas longtemps possesseur du Malsaucy puisqu'il meurt le 9 mars 1661.

A la mort du Cardinal Mazarin, sa nièce Hortense Mancini, épouse du Duc de Meilleraye, son héritière et ses descendants en resteront possesseurs jusqu'à la Révolution.

Les derniers furent les Grimaldi de Monaco par le mariage en 1777 de la Duchesse Louise Félicité, Victoire d'Aumont Mazarin avec Honoré II Grimaldi, Duc de Valentinois, Prince de Monaco (donation annulée le 14 juillet 1791 de Louis XIV à Mazarin ).

La Restauration rétablit les GRIMALDI dans leurs biens et non leurs titres jusqu'en 1830.

Le MALSAUCY eut comme propriétaires d'abord la famille ROYER (magistrats) de Belfort jusqu'en 1912, puis la famille FELTIN Pierre (le Cardinal) qui le vendit au département en 1974.

EVETTE ne constitua une paroisse qu'en 1781, à la construction de l'église dédiée à Saint-Claude (patron du village). Auparavant, EVETTE dépendait de la paroisse Saint-Vincent de Lachapelle-sous-Chaux.

 

SALBERT

Souvent confondu avec la montagne, le village se situe au pied de celle-ci, dans sa partie nord.

Le SALBERT (montagne et forêt), comme BELFORT, passent à la maison d'Autriche en 1350, à la mort de Jeanne de Montbéliard fille de Renaud de Bourgogne, (qui par la charte de 1307 accorda des franchises aux bourgeois de Belfort), puis à la France en 1472.

La première CENS (ferme) connue en 1472 sur le versant nord-ouest de la montagne, donne naissance au village auquel le nom de la montagne reste. D'autres fermes prirent naissance au Petit Salbert qui devint “Salbert la Forêt”.

Le tout faisait partie intégrante de la ville de BELFORT tant au point de vue administratif que religieux. Ce n'est qu'après la Révolution de 1789 que le village prit son identité :

- 185 habitants en 1803

- 274 habitants en 1876

- 303 habitants en 1970

Etant Belfortains, les premiers habitants du SALBERT appartenaient à la paroisse Saint-Christophe, non pas celle de la cathédrale actuelle, mais à la paroisse « Eglise de Brasse » jusqu'en 1778, date de la construction de l'église de Valdoie (Saint-Joseph) jusqu'en décembre 1805, année de leur rentrée dans la paroisse d'EVETTE.

Autrefois, la population des villages était obligée de parcourir de longues distances pour se rendre à l'église. Ainsi, pour assister à la messe de minuit, (célébrée à minuit et non avancée comme maintenant), chaussés de sabots, on se groupait pour parcourir le long trajet, en raison de mauvaises rencontres possibles, au danger des loups. Très peu possédaient un attelage hippomobile. Au retour, c'était la veillée, on cassait noix et noisettes, on buvait le vin chaud ou la goutte.



EVETTE et SALBERT AUTREFOIS... en images :

 


Maison Grisey

Anciennement Hôtel Restaurant de l'étang du Malsaucy et Café de la gare.



La glacière

A l'emplacement de l'actuel Auberge du Lac se trouvait une « glacière » qui a servi à stocker de la glace découpée en cube sur le lac en hiver. Le stock ainsi constitué permettait de fournir les brasseries et les restaurants de la région en glace de réfrigération toute l'année, avant la fabrication artificielle de glace. Une roue à godets permettait de monter les cubes lorsque l'empilage devenait haut. Les murs étaient constitués de bois à l'extérieur et de matériaux isolants à l'intérieur.



Derrière la maison Grisey

Bas-Evette : Restaurant de l'étang du Malsaucy

Terrasse de l'hôtel du Malsaucy : comprenait certainement une partie de la terrasse de l'Auberge du Lac actuelle


Passage à niveau

Les barrières sont montées sur roues et ouvertes par un garde-barrière. Celui-ci ouvrait d'abord la barrière de sortie, par mesure de sécurité, pour éviter que les voitures à bœufs ne restent bloquées sur la voie.


L'hôtel du Lac

Fut construit à la place de l'ancienne glacière. Au début le restaurant n'existait pas.


La gare de Bas-Evette

La prise de vue est de 1906, d'une construction datant de 1880. A cette époque le personnel était conséquent.

Sur la photographie on peut apercevoir :
- le chef de gare,
- le sous chef de gare,
- le facteur mixte,
- le facteur enregistrant
- le « sémaphoriste »,
- le lampiste.

Cette gare comportait une salle d'attente 1ère classe et une salle d'attente 2ème classe. Un trafic intense y régnait jusqu'à la guerre de 1939-45. De nombreux passagers utilisaient cette gare pour aller en direction de Belfort, de Vesoul ou de Giromagny. L'hiver les amateurs de ski arrivaient de Paris, pour ensuite prendre le train en direction de Giromagny.

Des marchandises arrivaient ou partaient de ce site où le quai d'embarquement a vu passer des troupeaux de bestiaux, des tonneaux de vin, de harengs, et des marchandises des entreprises locales.

A cette gare étaient attachées 3 équipes d'entretien :
- les enclencheurs,
- les électriciens,
- les ouvriers d'entretien des voies proprement dites.

Ces équipes avaient en charge la section "Valdoie - tunnel de Champagney".


L'hôtel du Malsaucy

L'hôtel sera construit sur cet emplacement, face au passage à niveau, aujourd'hui devenu le Fil du Temps.


Café Peltier

Au premier plan, le café "Chez le gros Constant".

A droite, l'ancienne Forge qui dépendait du café.

Au deuxième plan à gauche, la mairie qui abritait aussi l'école.


Château Lebleu

Cette demeure est appelée communément "château" car sa dimension et son architecture sont très différentes des demeures modestes de l'époque. Il a été construit en 1848 par le général Roussel Jean-Pierre-François-Dieudonné, né à Belfort en 1782 et décédé à Salbert en 1851. Il a participé aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna et de Waterloo. Il commanda la garde nationale de Belfort à partir de 1848.

Cette demeure a été ensuite achetée par Monsieur Lebleu, descendant de François Lebleu, entrepreneur général des fortifications de Belfort, et a laissé son nom à ce château qui comprenait également une ferme et ses terres.


Le Malsaucy après 1945

La plage était située côté ouest, à l'endroit de la base nautique actuelle. Les baigneurs y accédaient en empruntant un ponton reliant la terrasse de l'hôtel du lac à la plage. Les barques étaient alignées le long de ce ponton. Il faut préciser que l'accès à la plage était payant et les barques disponibles à la location.


Le café central "Chez le gros Jules"

Situé face à l'église, il bénéficiait donc d'une situation exceptionnelle... Surtout lors des cérémonies religieuses.


Café "Mitou"

Il date du milieu du 19ème siècle et est resté dans sa forme d'origine représentée sur la carte postale jusqu'en 1930 environ. Ce café était tenu par les légendaires père et mère dit "Mitou" jusqu'en 1930 environ. Ils cuisinaient des fritures de carpes connues dans toute la région. De nombreux Belfortains s'y rendaient à pied depuis le terminus du tramway de Valdoie avant l'arrivée des véhicules individuels.


Evolution de l'architecture du clocher de l'église :



Clocher octogonal à corniches

Le clocher possède huit pans. On aperçoit deux des 4 corniches prévues initialement pour recevoir des horloges.


Clocher octogonal sans corniches

Le clocher conserve ses huit pans mais les emplacements prévus (corniches) pour les horloges ont disparu.


Clocher à quatre pans

En mars 1950 l'architecture du clocher est largement modifiée puisqu'il ne reste plus que quatre pans et de plus la hauteur est réduite.



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