MAURICE JARDOT, UN EVALBERTOIS PASSIONNE D'ART


C’est pour notre village d'Evette-Salbert, sa terre natale, où il est né le 9 février 1911, que Maurice Jardot a donné à la ville de Belfort 150 œuvres choisies durant les quarante années effectuées à la Galerie Louise Leiris (47, rue de Monceau à Paris) en tant qu'associé de Daniel-Henri Kahnweiler. En effet, notre commune n'avait pas les moyens financiers d'accueillir cette collection hors norme. Abritée depuis 1999 dans l'ancienne demeure fami­liale du poète Léon Deubel, rue de Mulhouse, la Donation Maurice Jardot présente un ensemble indissociable d'artistes : Picasso, Braque, Leger, Gris, Laurens, Masson, Roger Beaudin, Kermadec, Manolo, Rouvre ainsi que des témoignages d'amitié de Chagall et Le Corbusier. Ces lieux furent conçus et aménagés par deux architectes, Robert Rebutato et Pernette Perriand, issus de l'atelier de Le Corbusier. Plus qu'un simple amateur d'art, il fut un homme ouvert à toutes les disciplines artistiques (peinture, sculpture, dessin, gouache, aquarelle et gravure).

SA VIE...

Après des études secondaires au Lycée de Garçons (Condorcet actuellement), il obtient son baccalauréat en 1929 puis intègre l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris. II devient professeur de dessin, enseigne à Arras et prépare le concours d'Inspecteur des Monuments Historiques qu'il réussit à la fin des années 30.

Il découvre Le Corbusier en 1937 et le soutient dans sa politique de reconstruction dès 1943. En 1945, nommé en Allemagne, il est chargé des affaires culturelles pour le pays de Bade. En 1947, il organise sa première exposition pour initier les jeunes étudiants allemands à l'art moderne. Il rencontre alors le célèbre marchand de tableaux, Daniel-Henry Kahnweiler et débute alors une longue et sincère amitié entre les deux hommes. A son retour en France, en 1949, il est nommé directeur de la Caisse Nationale des Monuments Historiques. Connaissant les liens qui l'unissent à Le Corbusier, François Mathey, membre de la Commission d'Art Sacré, lui demande d'intervenir auprès de l'architecte pour lui proposer la construction d'une chapelle à Ronchamp. En 1953, il organise une grande exposition « Picasso » à Sao Paulo, au Brésil puis, en 1955, à Paris, au musée des Arts Décoratifs. En 1956, DH Kahnweiler, âgé de 72 ans, propose à Maurice Jardot le poste de directeur de la Galerie Louise Leiris. Il rédige en 1960, la préface de « l'Atelier de la Recherche Patiente » pour Le Corbusier et participe à l'exposition « Picasso » à la Tate Gallery à Londres. En 1963, il organise les expositions Léger à Rome et à Moscou. Puis durant dix années, sept expositions « Picasso » sont présentées à la Galerie Louise Leiris. Il se rend à cette période très souvent auprès de l'artiste à Mougins. En 1996, il cesse ses activités, fait don de sa col­lection à Belfort et décède à Paris en mai 2002 dans son appartement Quai de Bourbon dans l'Ile Saint-Louis. Il repose désormais dans le caveau familial de l'ancien cimetière d'Evette-Salbert.


Ascendance de "Maurice" Emile JARDOT,
né le 9 février 1911 à Evette, décédé le 29 mai 2002 à Paris (91 ans), inhumé à Evette-Salbert :

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